Catherine Ponçon : travailler dans une démarche d'agriculture durable

06 juillet PanierDeLaPomme 0 Comments




Catherine Ponçon fournit le panier en œufs. Elle est avicultrice et n'a pas choisi son métier : il fait partie d'elle. Elle n'a jamais envisagé de faire autre chose.

Fille de maraîchers, l'agriculture est sa vie. Catherine Ponçon s'est spécialisée dans la production d'œufs pour répondre à un besoin dans la région. En effet lorsqu'elle se lance en 2009, sous couvert de l'exploitation de ses parents, la production d'œufs bio dans les Bouches-du-Rhône est anecdotique et la demande en vente directe très forte. Elle a donc démarré très vite, bien plus vite qu'elle ne l'envisageait. Depuis 2013, elle est installée en nom propre. Aujourd'hui, elle se limite à 800 poules car c'est humainement et physiquement le maximum qu'elle peut gérer dans de bonnes conditions, toute seule.
Son exploitation se situe à Salon-de-Provence.

Pourquoi vous êtes-vous installée à Salon-de-Provence ?


Dans le département, les tarifs sont excessifs pour des terres parfois en très mauvais état. L'accès au foncier est un problème majeur pour les jeunes qui veulent se lancer ; les tarifs pratiqués peuvent les conduire à s'endetter pour toute leur carrière… sous réserve qu'une banque les suive. J'ai cherché des terres à louer ou à acheter pendant près de trois ans. En voyant ça, mon père à finalement accepté de me louer 2 ha de prés sur son exploitation.

Pourquoi faites-vous du bio ?


Je ne raisonne pas en ces termes. Je n'ai jamais appris à faire du conventionnel, le bio est une évidence. Le volet bio est certes important, mais il reste stérile s'il n'est pas soutenu par le volet humain, le cadre de vie, une économie viable et vivable. Je travaille dans une démarche d'agriculture durable. Avant et avec l'humain, il y a la terre et tous les organismes qui la composent, c'est important de remettre l'humain à sa place.
De la même façon, c'est important de remettre l'argent à sa place. C'est un outil, pas une fin en soi. À quoi ça sert de produire plus et encore plus ? Vendre à perte ? Développer l'industrie chimique ?
J'aime mon travail, j'aime mes poules et j'aime mes clients. Je passe beaucoup de temps sur l'exploitation. Quelle que soit la saison. Gagner ma vie ainsi est une satisfaction, décuplée quand je sais que les consomm´acteurs sont eux aussi satisfaits de la qualité des produits.
Je souhaite juste que le regard des Français change sur les agriculteurs que ce sentiment d'infériorité du paysan, ancrée de manière sous-jacente, disparaisse.

Pourquoi travaillez-vous en partenariat solidaire avec des associations de consommateurs (de type Amap) ? 


Je produis avant tout pour nourrir des gens, de vrais humains en chair et en os, pas pour devenir une ligne, une référence sur un logiciel informatique.
La vente directe (Amap et marché) est pour moi la seule manière de valoriser mon travail. C'est une valorisation économique certes, mais aussi un moyen de mettre en avant la valeur réelle, intrinsèque, de mes œufs.
Ils sont faits pour être mangés, ce sont des aliments, pas un produit, un objet de spéculation, pas une boite perdue sur une palette dans un semi-remorque en route vers l'inconnu.
La seule difficulté pour moi tient aux livraisons, ma mère m'aide. Je suis mal voyante et n'ai pas le droit de passer le permis de conduire.


Lieu et rythme de distribution

Chaque semaine (le mercredi de 18h30 à 19h30) à l'ASPPT La Fourragère.

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